Voici le récit d’un.e abonné.e à propos de son parcours vers la stérilisation volontaire.
Thèmes abordés : VOG, grossesse difficile, malformation utérine, stérilet, IVG
« J’ai un passé très compliqué face à la contraception.
Dans mon adolescence, j’ai fait comme toutes les jeunes filles, j’ai commencé à prendre la pilule quand j’ai eu mes premiers rapports sexuels. Mais dès le début j’ai détesté cela.
Je me suis toujours sentie esclave de la contraception. Prendre un comprimé tous les jours c’est une charge mentale. Sans oublier les effets secondaires. Pour ma part : sautes d’humeur, prise de poids, libido inexistante…
Souvent je l’oubliais, donc c’était une crainte permanente de tomber enceinte. Bref, pas l’idéal quoi. Je décide donc en 2015 de me faire poser un stérilet au cuivre. Pas de charge mentale, pas d’hormones… Le rêve !
Je me fais poser ce stérilet, je passe les détails de la pose, d’une violence extrême qui me donne encore des frisons aujourd’hui. Un an et demi plus tard, je découvre que je suis enceinte. Oui, enceinte avec un stérilet. C’est la descente aux enfers.
Pour moi, il suffisait de se protéger correctement pour ne pas tomber enceinte sans le vouloir, comme on l’entend souvent dans le discours des personnes contre l’IVG. Mais non, ce n’est pas aussi simple. Je décide de ne pas poursuivre cette grossesse, pour des raisons qui m’appartiennent.
Je découvre lors de la procédure d’IVG que je possède une malformation utérine, qui rend le stérilet au cuivre quasiment inefficace sur moi. Or, quand on pose un stérilet sur une femme qui n’a pas eu d’enfant, on ne propose pas d’échographie pour vérifier la présence de malformation utérine.
J’en veux encore à la médecine aujourd’hui pour cela. Suite à cet IVG, j’ai essayé l’implant contraceptif, ce qui m’a provoqué des saignements vaginaux sans interruption pendant 8 mois. J’ai donc décidé de le retirer. J’ai essayé ensuite une multitude de pilules différentes, avec des dosages d’hormones tous différents sans jamais en trouver une convenable…
Depuis, j’ai eu un premier enfant. Ma malformation utérine m’apporte des grossesses à risque, donc ma première grossesse a été très difficile, ponctuée par de grosses hémorragies.
J’ai découvert par là que la grossesse est une expérience, pour moi, abominable. Je déteste par dessous tout « l’état de grossesse ». Suite à cette grossesse, je me suis renseigné sur la contraception définitive. Je ne voulais plus avoir à utiliser une contraception. J’en ai trop bavé.
J’ai lu plein de témoignages disant que bénéficier d’une ligature était un parcours du combattant pour les femmes, sans surprise… Mais j’y crois, je vais essayer. J’ai découvert en me renseignant le site internet Sterilisezmoi. J’ai pu avoir accès à une liste de chirurgiens et de leurs critères. Mais à ce moment-là, je ne voulais pas en bénéficier sans avoir eu un deuxième enfant, de peur de le regretter.
Aujourd’hui j’ai eu un deuxième enfant. Ma deuxième grossesse a confirmé mon aversion pour la grossesse et ma certitude profonde de ne jamais vouloir repasser par cette étape.
J’ai donc contacté rapidement un nom que j’ai lu sur le site Sterilisezmoi. J’ai eu un premier rdv la semaine suivante, mon bébé avait 3 mois. Le premier rdv s’est très bien passé. Le site Sterilisezmoi était parfaitement renseigné, ce médecin ne demandait rien de plus pour accepter l’intervention que d’être majeure et consentante. Il ne m’a donc rien demandé de plus que mes disponibilités pour fixer le rdv de l’intervention et une signature pour prouver mon consentement.
Aujourd’hui, j’ai bénéficié d’une salpingectomie bilatérale totale il y a 3 jours (*au moment de la réception du témoignage). Je suis la plus heureuse des femmes.
Je ne tomberai plus jamais enceinte. Je ne prendrai plus jamais de contraception. Je ne penserai plus jamais à la peur de tomber enceinte pendant mes rapports sexuels.
Je vais pouvoir vivre ma vie et ma sexualité sans cette épée de Damoclès au dessus de ma tête, et cela jusqu’à la fin de ma vie. Même si un jour je me sépare de mon mari (ce que je ne souhaite pas) je ne serai pas obligée de reprendre une contraception. Ce qui ne serait pas le cas si lui avait bénéficié d’une vasectomie. Je suis enfin libre. Je remercie la vie et je remercie Sterilisezmoi pour tout cela ! «
Pour rappel, aucun moyen de contraception n’est 100% efficace. Chaque méthode de contraception a un taux d’efficacité théorique et un taux d’efficacité pratique. Le taux d’efficacité théorique, qui n’est jamais de 100% se base sur une utilisation toujours optimale et appropriée de la méthode contraceptive.
Les méthodes non définitives ne sont jamais 100% efficaces car chaque corps est différent et empêche parfois le moyen de contraception de fonctionner comme il le devrait.
Il est donc important de ne jamais oublier ce risque lors de l’utilisation d’une contraception, et de ne jamais se blâmer dans le cas d’un échec de la contraception. Car cet échec pourra résulter d’un simple manque de chance, ou d’une erreur/un oubli, mais l’erreur est humaine, nous ne somme pas des robots.
Commentaire de l’autrice du blog, Coraline Ribière