Accompagnement au parcours de stérilisation

Une heure d’accompagnement personnalisé pour éclaircir tes doutes et faciliter tes démarches vers la stérilisation volontaire.

Parcours d’un.e abonné.e : Julie (* nom d’emprunt)

Voici le récit d’un.e abonné.e à propos de son parcours vers la stérilisation volontaire.

Thèmes abordés : VOG, regret maternel, post-opératoire, doute.

« Mon parcours a commencé en 2020 lors de la pose d’un stérilet au cuivre. J’explique à la gynécologue que si c’était possible, je ferais un choix plus définitif, car je sais que je ne veux pas d’enfants. Elle est très à l’écoute et compréhensive et me dit que c’est bel et bien possible malgré mon jeune âge (j’ai à l’époque vingt-trois ans). Elle me donne la brochure. Elle est remplaçante, nous ne pouvons donc pas continuer le chemin ensemble.

Début 2021 je décide de me lancer. Je contacte un gynécologue. Arrivée dans son cabinet, c’est le drame. Je commence à lui expliquer que je voudrais être suivie sur une période assez longue par quelqu’un qui serait prêt à m’opérer pour une ligature des trompes. Il est absolument odieux avec moi et me laisse repartir en pleurs de son cabinet. Je m’écroule dans ma voiture, et pendant près d’un an je suis incapable de parler de cette expérience sans pleurer.

Un an s’écoule et je décide de recommencer les démarches, cette fois avec un gynécologue safe. C’est un ami qui m’en a parlé. J’arrive dans son bureau déjà en pleurs, heureusement mon copain de l’époque m’a accompagnée. Il reste dans la salle d’attente mais sa présence me fait du bien. Ce gynécologue me dit que je suis très jeune, qu’il n’a jamais opéré qui que ce soit d’aussi jeune. Mais finalement au bout de quelques mois et quelques rendez-vous il m’affirme qu’il a rarement vu quelqu’un d’aussi sûr de soi et accepte de m’opérer. J’avais demandé à être opérée avant mes 27 ans, je suis finalement opérée à 27 ans et une semaine.

Le post-op est assez compliqué, c’est loin d’être une opération bénigne pour le corps. J’ai eu une anesthésie générale et une coelioscopie et je m’en remets doucement, il faut compter un mois sans sport. Mais je suis immensément heureuse. Tout cela est derrière moi et je suis très contente et fière de l’avoir fait malgré les obstacles.

J’ai évidemment douté, notamment la semaine avant l’opération, et je pense que ces doutes sont normaux et légitimes. Le parcours a été long mais j’y suis arrivée et surtout j’ai eu la chance d’être immensément bien entourée. J’espère avoir pu faire réfléchir mes proches sur la parentalité et sur les injonctions faites aux femmes. Ils savent que je serai toujours là pour eux, et je suis heureuse qu’ils aient été là pour moi.

J’ajouterai que bien davantage que les témoignages sur la stérilisation, ce sont les témoignages sur le regret maternel qui m’ont ouvert les yeux : cela m’a permis de mettre des mots sur l’intuition que j’ai, celle que si je devenais mère, je le regretterais. C’était un impensé toute mon adolescence même si c’était ce que je ressentait : cette sensation que si je faisais un enfant, je le regretterai. Merci beaucoup à toutes pour la parole que vous libérez sur ces sujets et les fenêtres de réflexion que vous ouvrez. »

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